Un homme n'emporte qu'un simple râteau
à la plage et créé ces chefs-d’œuvre. Le zoom arrière va vous
étonner.
En parcourant du regard les plages de
San Francisco, vous avez toutes les chances de voir du beau sable,
des vagues qui déferlent et des gens qui se font bronzer ou qui font
voler un cerf-volant. Si malgré tout vous êtes vraiment chanceux,
vous aurez l'occasion de voir Andres Amador en train de créer l'un
de ses "paysages terrestres" [earthscapes en anglais], le nom qu'il donne aux
superbes et immenses compositions qu'il dessine sur le sable. Et il
faut les voir pour le croire.
"Dessin" n'est peut-être pas
le bon mot. Il ne reste pas assis ni immobile pendant que sa main
crée les compositions. Au contraire, Amador marche et se déplace
par bonds rapides sur la plage, pendant qu'il traîne son râteau qui
griffe la surface du sable en dévoilant le sable mouillé plus
sombre du dessous. Le contraste crée d'étonnantes fleurs, des
flocons de neige et des tracés géométriques abstraits qui peuvent
couvrir une zone de 9000 m².
"On pourrait dire que je fais une
peinture, c'est ce qui y ressemble le plus. Mais j'utilise tout mon
corps et le râteau me sert de pinceau. Je commence juste après la
marée basse et termine juste après la marée haute, de sorte quand
la mer revient, j'ai utilisé toute la zone qu'elle a laissé
derrière elle," explique Amador.
À la différence de nombreuses œuvres
d'art – qui sont faites pour durer des années si ce n'est
éternellement – les paysages terrestres d'Amador sont des
instantanés fugaces de beauté. Amador s'active à marée basse,
quand l'océan recule et que s'offre un maximum de sable. Ce qui veut
dire bien sûr qu'avec le retour de la marée ses œuvres d'art
magnifiques seront inévitablement emportées d'un coup, laissant une
toile vierge, comme si elles n'avaient jamais existé.
En regardant les paysages terrestres
d'au-dessus, on a du mal à croire qu'ils ont été créés
manuellement. La précision et la perfection des dessins géométriques
semblent avoir été fait par une machine informatisée, programmée
au centimètre près. Amador dit qu'il utilise parfois une corde
comme compas, mais la plupart du temps, ce n'est que lui et son
râteau à main levée.
Amador souligne que le type de râteau
qu'il utilise est important. Ce n'est pas n'importe lequel. Il se
sert le plus souvent d'un râteau à feuilles qui possède des dents
fines et élastiques plutôt que le râteau classique de jardinage
aux dents épaisses et rigides. Le râteau à feuilles griffe le
sable en effleurant la surface au lieu de creuser en profondeur comme
le ferait un râteau ordinaire.
On pourrait penser qu'il a toujours été
artiste et créatif, mais la source d'inspiration apparemment
improbable d'Amador, ce sont les mathématiques. Il dit qu'étant
enfant, il n'est jamais allé sur une plage et que c'est en
commençant à étudier les formes géométriques autour du monde –
par exemple les crop circles, l'architecture antique et la géométrie
sacrée – que l'idée lui est venue.
"Ma grand-mère disait tout le
temps qu'elle voulait dans sa famille un médecin, un avocat et un
ingénieur. On me demandait toujours, 'Quand vas-tu donc devenir
sérieux?'" raconte Amador. Mais c'est pendant ses études de
géométrie qu'il a trouvé cette façon de faire. "J'étais sur
la plage à expliquer à un ami ce que j'étudiais et j'ai réalisé
que je pouvais le faire sur le sable – qu'il pourrait servir de
support".
Chose non surprenante, Amador dit que
les meilleures plages pour travailler sont étendues, très plates et
non fréquentées. Alors que les amateurs de plage se contentent
habituellement de regarder à distance pendant qu'il travaille,
l'ennemi juré d'Amador, ce sont les chiens. Il dit qu'ils sont
champions pour laisser des marques sur le sable. Mais même s'il
attire des spectateurs et un ou deux chiens vagabonds, il est facile
pour lui d'en faire abstraction.
"En étant tout près de l'eau, on
n'entend pas les voitures. La ville disparaît. En fait, je suis
toujours surpris qu'il y ait toujours ces incroyables plages à San
Francisco", dit-il. "Plus rien ne perturbe mon esprit quand
je réalise mes œuvres".
Malgré leur complexité, chaque dessin
ne demande que deux heures de réalisation. Mais après tout ce
travail, Amador a-t-il du mal à laisser s'effacer ses créations ?
Il semble que non – il dit qu'il le fait plus pour le processus en
lui-même que pour le résultat.
"Je ne m'attache pas aux
réalisations une fois faites – je ne peux en prendre possession.
Quand j'ai terminé et que je peux prendre des photos et m'asseoir
pendant quelques minutes parmi elles, je ressens une complétude.
J'ai le sentiment qu'elles sont passées à travers moi et qu'elles
sont maintenant au-delà de moi et que je peux partir." Il admet
volontiers que c'est quand même difficile quand il n'a pas le temps
de terminer une œuvre. "Quand la mer revient et que ce n'est
pas encore fini, c'est alors pénible".
Bien qu'Amador exécute bon nombre de
ses dessins simplement pour la joie et la beauté, il dit qu'il
propose également ses services et il lui est arrivé de créer des
paysages terrestres qui servent de décor à des commémorations et
des demandes en mariage, parmi d'autres. Il anime aussi des ateliers.
Pour voir d'autres réalisations, allez sur son SITE.
Article trouvé ICI.
Superbe, quel art ! Je l'envie d'avoir une aussi grande page, ou toile pour ses dessins...;-) Merci Hélios... Mes tableaux et dessins sont bien plus petits,.. incapable je suis de faire ces merveilles en grand format !!! Cela doit bien faire les muscles aussi, et pas que ceux des doigts ;-) Même s'il est dit que l'artiste vois déjà dans sa tête son "tableau" fini... puisqu'il sait déjà comment le faire.... je trouve que là, il doit avoir une grosse tête et pleine de précisions en grand... ;-)
RépondreSupprimerhttp://vimeo.com/channels/hdnatureshorts
RépondreSupprimerChefs d'oeuvre....de Gaïa !
L'essence même du jardin Zen.
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