Affichage des articles dont le libellé est balbuzards pêcheurs. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est balbuzards pêcheurs. Afficher tous les articles

21 juillet 2015

Baguage des petits balbuzards

Je revenais voir la webcam hier après dîner et je me suis aperçu que quelque chose d'inhabituel se produisait. On entendait les parents lancer sans arrêt des cris d'alerte et bientôt le micro de la webcam a enregistré des bruits bizarres... humains. Au bout de 5 bonnes minutes, une tête est apparue dans l'objectif de la caméra. (Le gars qui venait baguer en a profité pour donner un bon coup de chiffon sur l'objectif.)

Il venait baguer les jeunes balbuzards du nid n°2. Ceux du nid n°1 l'ont été hier, mais je n'étais pas devant l'écran à ce moment-là.

Les opérations effectuées, dans l'ordre :

Mesurer la longueur des ailes et le diamètre de la patte, mettre deux bagues, une en métal sur une des pattes et une en plastique sur l'autre patte, puis la pesée. Ces jeunes, qui ont un peu plus de 2 mois et demi, pèsent en moyenne 1,8 kg.

La totalité de l'opération pour les 3 petits a duré un bon quart d'heure. 

La mère, qu'on n'entend plus, n'est pas encore revenue sur le nid et les petits sont en position de "attention, danger, on ne bouge pas". J'aimerai bien revoir les parents avant de quitter la webcam, car la nuit tombe nettement plus tôt en Estonie que chez nous.

Voici deux captures d'écran prises pendant le baguage :

Celui-ci vient d'être bagué. Ses lettres sont NT ou NY.

Le joli sac rose sert pour peser les jeunes. Ils sont mis dedans et le gars y suspend un dynamomètre (ou peson). Ici, l'un des jeunes a manifesté sa désapprobation en s'approchant de l'homme et en se posant sur son sac à dos.
C'est bon, la mère est revenue se poster sur l'arbre mort en face. Il fait maintenant presque nuit là-bas.

Je redonne le lien des webcams :

Nid n°1 (avec deux jeunes) : http://podbete.lvnh.fr/2508-famille-balbuzard-camera-1

Nid n° 2 (celui de mon petit reportage, avec 3 jeunes) : http://podbete.lvnh.fr/2509-famille-balbuzard-camera-2

Edit du 21 juillet au petit matin : tout va bien sur le nid, la mère était là et tout le monde mangeait...

12 juin 2015

Faire-part de naissance : bébés balbuzards

Pour la troisième année consécutive, je suis la vie quotidienne des balbuzards pêcheurs d'Estonie. Cette année, deux webcams ont été installées, les deux nids de départ étant occupés.

Les oiseaux sont revenus d'Afrique vers la mi-avril, ont remis les nids en état et trois œufs ont été pondus dans chacun d'eux.

Les œufs du nid n°2, celui d'Irma et Ilmar, ont été pondus les 3, 6 et 9 mai. La couvaison durant entre 34 et 41 jours, le premier poussin est né le 9 juin, le deuxième le lendemain.

Voici l'impression d'écran prise il y a quelques minutes. Ilmar est à gauche et Irma nourrit les deux premiers poussins :



On voit bien le troisième œuf à gauche des petits. Et, surprise, le temps de repartir et de revenir voir la webcam, le 3ème poussin est sorti de sa coquille ! On voit sa petite tête à gauche derrière la coquille.


Dans le nid n°1(dont la mère figure cette semaine en bannière du blog), où les œufs ont été pondus quasiment en même temps, un seul poussin est né ce matin. La mère le cache, je n'ai pu prendre de photo.

Ceux qui veulent suivre l'évolution de tout ce petit monde peuvent garder le lien des deux webcams :

Nid n°2 avec Irma et Ilmar : ICI

Nid n°1 : ICI

Edit : Si, avec un peu de patience, j'ai pu prendre une photo du 1er poussin du nid n°1, sa tête est entre les deux œufs non éclos :


14 avril 2015

Pour info : Retour des balbuzards pêcheurs en Estonie

La webcam sur le nid du couple de balbuzards pêcheurs a été remise en service il y a quelques jours et surprise, ce matin un membre du couple est de retour, s'affairant à faire le ménage du nid. C'est la 3ème année que je suis ce couple.

J'avais fait un reportage photo en 5 parties en 2013 (suivi de mai à septembre), s'il vous intéresse, c'est sur ce LIEN. Et en 2014, j'ai publié un court article (LIEN).

Voici une capture d'écran faite aujourd'hui à 8h :




Pour ceux qui veulent suivre les nouvelles aventures de ce couple, rendez-vous ICI.

22 septembre 2013

Vol au-dessus d'un nid de balbuzards pêcheurs (5ème épisode et fin)

Période du 11 août au 18 septembre.


11 août. Maintenant que les jeunes sont presque autonomes (mais ils ne pêchent pas encore tout seuls), c'est la bagarre quand l'un des parents apporte un poisson.





12 août. Le plus dominant des deux le décroche des serres de l'adulte et referme ses ailes autour de lui en braillant comme pour dire, "Touche pas à mon poisson".
Depuis le début, c'est toujours le même qui se débrouille pour attraper en premier le poisson, je l'ai identifié à ses cris d'un ton plus aigu. L'autre patiente comme il peut en réclamant une prochaine livraison, mais sans quitter le poisson des yeux.




21 septembre 2013

Vol au-dessus d'un nid de balbuzards pêcheurs (4ème épisode)

Période du 28 juillet au 9 août 2013.


28 juillet, ils sont presque de la taille de leur mère :






20 septembre 2013

Vol au-dessus d'un nid de balbuzards pêcheurs (3ème épisode)

Période du 29 juin au 22 juillet.

C'est le plein été en Estonie où il semble faire très chaud, malgré la situation très nordique.


Les petits ont bien grandi. L'aîné a 13 jours (29 juin) :

3 juillet, le petit dernier est au fond, toujours plus maigrichon :

19 septembre 2013

Vol au-dessus d'un nid de balbuzards pêcheurs (2ème épisode)

Période du 11 au 23 juin


Je vous présente d'abord les parents, la belle Irma, qui couve ses œufs, le premier a été pondu vers le 10 mai. Le nid est constitué de branches de conifères et au milieu d'un peu de mousse. Une fois les petits mobiles, Irma fera chaque jour un peu de ménage, remettant en place des branches et des brindilles pour que ses petits ne soient pas blessés :


Et le futur papa, Ilmar. L'émetteur est bien visible sur son dos. C'est principalement Irma qui couve. Mais quand elle a besoin de se détendre, Ilmar prend volontiers sa place :

18 septembre 2013

Vol au-dessus d'un nid de balbuzars pêcheurs (1er épisode)


Je vous avais communiqué à la mi-mai le lien vers une webcam installée en Estonie tout en haut d'un arbre où un couple de balbuzards pêcheurs a établi son nid. Je ne sais pas si certains parmi vous ont jeté un œil de temps en temps sur la webcam, mais moi je l'ai fait presque quotidiennement, et ces beaux rapaces m'ont tenu compagnie jusqu'au début septembre pendant mes divers travaux sur l'ordinateur. Quel privilège.

J'ai pris des photos par impression d'écran et je vais vous raconter, en 5 épisodes, la saga 2013 de ce couple, Irma et Ilmar et de leurs trois petits.

Avant de démarrer, voici quelques renseignements généraux sur les balbuzards, tels que publiés par le site http://podbete.org, qui diffuse la webcam :

L’installation

Les couples ne se forment pas dans les quartiers d’hiver. Sur le site de reproduction, le mâle construit un ou plusieurs nids au-dessus desquels il parade tous les jours pour tenter d’attirer une partenaire. La femelle va en général choisir le nid qui lui semble convenir le mieux, mais il arrive qu’elle reparte. Le mâle peut alors la suivre vers une autre région ou rester pour « proposer » ses nids à d’autres femelles. Si une femelle accepte un nid, elle participera à sa recharge (qui consiste en fait à « rafraîchir » l’ancienne aire) avec le mâle, pour ensuite s’accoupler sur le nid, après que le mâle lui ait proposé un poisson.

L’aire

Le nid est installé sur un site tranquille, élevé, offrant un large champ visuel, souvent à proximité des lieux de pêche, mais pas nécessairement au bord de l’eau : certains couples peuvent se déplacer sur plusieurs kilomètres pour s’alimenter et nichent en pleine forêt, notamment dans des clairières. Le nid est réutilisé pendant plusieurs années successives par le même couple, même après un échec de la reproduction.
L’aire est construite à l’aide de branches mortes collectées sur le sol, à la surface de l’eau, ou sur les arbres. Son centre est garni à l’aide de matériaux plus fins : brindilles, herbes, feuilles, mousse… L’aire atteint 1 m à 1,5 m de diamètre, parfois plus. Sa construction prend 2 à 3 semaines. Elle est rechargée en branches chaque année. À la longue, sa hauteur peut atteindre exceptionnellement 2 m (en région Centre, la plupart des aires sont hautes de 40 à 70 cm). La présence d’aires anciennes conditionne en partie le succès de la reproduction.

La ponte

La ponte compte 2 à 3 œufs, pondus avec un intervalle d’un jour entre chaque œuf. Plus rarement, des pontes de 4 œufs sont observées, d’autres d’1 seul. Comme tous les rapaces diurnes, ils ne font qu’une nichée par an.

L’incubation

L’incubation, prise en charge par les deux parents (surtout par la femelle), dure 37 jours en moyenne entre mi-avril et début mai. Les éclosions n’ont pas lieu en même temps, mais les unes après les autres. Les poussins sont nidicoles, c’est-à-dire qu’ils naissent incapables de se déplacer et de se nourrir par eux-mêmes. La femelle reste au nid en permanence pendant les 10 premiers jours, réchauffant les jeunes. Elle continue à les protéger si nécessaire par mauvais temps jusqu’à 28 jours. Elle se contente ensuite de garder le nid, perchée non loin, et abrite sa progéniture du soleil en lui faisant de l’ombre avec les ailes ouvertes.

L’élevage des jeunes

Les poussins sont nourris par la femelle, le mâle se chargeant d’apporter les proies au nid : de 4 poissons par jour durant les 10 premiers jours, à 4-5 durant les 10 jours suivants, pour atteindre 5 à 7 poissons jusqu’à l’âge de l’envol, qui a lieu quand les jeunes ont en moyenne 51 à 53 jours (en juillet-août). Le mâle passe alors souvent en vol près de l’aire, avec une proie dans les serres pour inciter les jeunes à quitter le nid.
Après l’envol, les parents les nourrissent durant encore un bon mois. Les jeunes sollicitent surtout le mâle, qu’ils observent pêcher. Ils ne seraient capables de pêcher correctement que 7 semaines après avoir quitté le nid, où ils reviennent dormir pendant quelques jours à quelques semaines. Le mâle y apporte encore régulièrement du poisson vivant.
La famille peut rester unie jusqu’en automne (jusqu’en juillet-août dans le Centre). La femelle quitte le site de reproduction la première, suivie de peu par les jeunes. Le mâle part le dernier.

Statut de l’espèce

Dans les années 1950-1970, le balbuzard a été menacé d’extinction dans plusieurs régions du monde, l’espèce n’étant pas capable de produire assez de jeunes pour maintenir ses populations. Ceci était dû à la fragilisation des œufs à cause d’une accumulation de DDT dans l’environnement. Depuis l’interdiction du DDT dans de nombreux pays au début des années 1970, jointe à la diminution des persécutions, le balbuzard, tout comme d’autres espèces menacées d’oiseaux de proie, est en train de reconstituer ses populations.

En France

Disparu de France au cours du 19ème siècle, le rapace avait trouvé un dernier refuge en Corse, où il ne subsistait que 3 couples en 1974. La forêt d’Orléans au Nord de la ville d’Orléans, dans le département du Loiret, accueille depuis les années 1980 la nidification du Balbuzard pêcheur, marquant le retour du rapace en France après des décennies de déclin.
Les deux noyaux de populations sont désormais suivis par la mission Rapaces de la Ligue pour la protection des oiseaux. Le noyau en région Centre compte une vingtaine de couples reproducteurs et en moyenne 25 couples reproducteurs pour la population Corse. La population continentale commence très lentement à essayer de reconquérir certains secteurs. En 2005, un couple de balbuzards a réussi une première nidification en Île-de-France dans l’Essonne, soit à 85 km du noyau de la région Centre. Le couple, toujours présent en 2006, a produit cinq jeunes à l’envol en deux saisons. D’autres essais d’installation se sont pour le moment soldés par des échecs, par exemple en Maine-et-Loire, Bretagne, Provence-Alpes-Côte d’Azur.


*****************

Pour le couple que vous allez découvrir, les oiseaux sont bagués et le mâle porte un émetteur entre ses ailes (objet blanc bien visible sur certaines photos) pour un repérage par satellite, qui, dans le cadre d'un recensement de ces rapaces, permet de les suivre dans leur migration.

Pas toujours facile d'aller installer une webcam ou d'aller baguer les petits :




Voici pour les oiseaux qui nichent en Estonie l'été le trajet accompli (quel voyage ! Mais il se fait par étapes) :



Dans le prochain article, les premières photos.