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27 décembre 2013

Nikola Tesla aurait été papa ?

Je n'ai aucune idée de la véracité de ce qui suit. Tesla peut avoir eu un fils (né après 1890) et être mort riche, cela ne changera plus le cours de l'histoire. Alors prenons-le comme une fiction anecdotique... ou non. Quoiqu'il en soit, Tesla reste un homme toujours aussi fascinant.

 

Le fils de Tesla


Par Tray Caladan alias Doug Yurchey

31 août 2013




Cet article expose ce qui est peut-être un très grand secret de famille de Nikola Tesla. On n'a jamais entendu dire que Tesla avait été père, qu'il s'était marié ou avait même vécu une relation de couple. Il était trop obsédé par son travail, c'est ce qu'on raconte. Que Nikola était le type même du solitaire.



Ce qui suit est la preuve que ce mystérieux homme international et peut-être interplanétaire devint père. L'enfant grandit, en honorant toujours le nom de son père et entretint vers la fin de sa vie une correspondance avec lui.



Arthur Matthews fut le dernier homme à avoir travaillé main dans la main avec Nikola Tesla. On dit que le maître Jedi a confié au jeune apprenti tous ses secrets. Matthews n'était pas connu du public. Il vivait dans une région rurale de Lac Beauport au Québec. Pendant des années, des amateurs de curiosité et des agents du gouvernement sont allés au Canada pour soutirer des informations à Matthews. Ils demandaient, "comment construit-on un transmetteur amplificateur ?" Arthur disait toujours "les réponses se trouvent dans les brevets, les conférences et les articles de Tesla."


Au début des années 40, Matthews fut co-auteur avec Tesla d'un livre appelé "Le Mur de Lumière" qui reçut un copyright en 1971. Ce sont les seuls écrits connus de Tesla qui n'étaient pas de nature technique. La première partie fut écrite par Tesla [publiée en 9 parties sur le BBB, voir ICI pour la première partie] et la deuxième par Arthur [LIEN*]. Tesla livre ses expériences étant enfant, ce qu'il vivait, sa recherche et son étrange vie parmi les humains.


Matthews termine Le Mur de Lumière (référence à un dispositif d'un mystérieux champ de force) par un récit étonnant sur des visites d'extraterrestres dans sa propriété au Canada.


26 avril 2013

Nikola Tesla : autobiographie (11 et fin)

(...)

Cela s'est passé il y a très longtemps et, depuis, je n'ai jamais eu la moindre raison de changer d'avis en ce qui concerne les phénomènes psychiques ou spirituels pour lesquels il n'existe absolument aucun fondement. La croyance en ces choses découle tout naturellement du développement intellectuel. Lorsque les dogmes religieux perdent toute crédibilité orthodoxe, chaque homme ne demande qu'à croire à un quelconque pouvoir suprême. Nous avons tous besoin d'un idéal pour diriger notre vie et assurer notre sérénité, peu importe qu'il soit basé sur une religion, un art, une science ou toute autre chose, pourvu qu'elle remplisse les fonctions d'une force immatérielle. Il est capital de faire prévaloir une conception commune pour que l'humanité, en tant que tout, vive dans la paix.

Même si je n'ai réussi à obtenir aucune preuve venant corroborer les affirmations des psychologues et des spiritualistes, je fus pleinement satisfait de prouver l'automatisme de la vie, non seulement par l'observation continue des actes individuels, mais aussi et surtout grâce à certaines généralisations. Celles-ci ont conduit à une découverte que j'estime de la plus haute importance pour l'humanité, et sur laquelle je vais m'étendre un peu maintenant. Je soupçonnai pour la première fois cette vérité stupéfiante à la fin de mon adolescence. Toutefois, pendant bon nombre d'années, j'ai interprété mes sensations comme de pures coïncidences. Et notamment, lorsque moi-même ou une personne qui m'était chère, ou une cause que je défendais, se faisaient agresser par d'autres d'une manière que l'on pourrait dire profondément injuste, je ressentais une peine singulière et indéfinissable que j'ai qualifiée de "cosmique" à défaut d'un terme plus adéquat ; immanquablement, peu de temps après, les agresseurs furent accablés de malheurs. Après plusieurs de ces expériences, j'ai confié cela à quelques amis qui avaient la possibilité de vérifier la justesse de cette théorie que j'avais graduellement établie et que l'on peut formuler de la manière suivante.


25 avril 2013

Nikola Tesla : autobiographie (10)

(...)
Durant cette dernière décennie, bon nombre de personnes ont prétendu avec arrogance avoir réussi à résoudre ce problème de parasites. J'ai soigneusement examiné tous les descriptifs et ai testé la plupart de leurs théories bien avant qu'elles ne fussent publiées, mais les résultats furent tous négatifs. Une déclaration officielle récente de la Marine US pourrait peut-être apprendre, à quelques journalistes dupés, comment estimer ces déclarations à leur juste valeur. En règle générale, ces théories reposent sur des arguments tellement fallacieux que je ne peux m'empêcher de sourire lorsqu'elles me tombent entre les mains. Une nouvelle découverte fut annoncée très récemment dans un vacarme de trompettes assourdissant, mais il s'avéra bientôt qu'une fois de plus, la montagne avait accouché d'une souris. Cela me fait penser à un incident déconcertant, qui a eu lieu au temps où je faisais mes expérimentations avec des courants de haute fréquence. Steve Brodie venait tout juste de sauter du pont de Brooklyn. Cet exploit a depuis été déprécié parce qu'il est devenu populaire, mais sa première annonce avait électrisé New York. J'étais très impressionnable à l'époque, et je parlais souvent de ce courageux imprimeur. Un après-midi, alors qu'il faisait très chaud, je ressentis le besoin de me rafraîchir, et je franchis le seuil de l'un de ces trente mille établissements populaires que comptait cette grande ville, où l'on servait une boisson à 12° délicieuse, qu'aujourd'hui l'on ne trouve plus que dans les pays pauvres et dévastés d'Europe. La clientèle était nombreuse et pas particulièrement distinguée ; on parlait d'un sujet qui me donna l'occasion fortuite de dire impromptu : "C'est exactement ce que je disais lorsque j'ai sauté du pont". Dès que j'eus prononcé ces mots, je me sentis comme le compagnon de Timotheus dans le poème de Schiller. En un instant il y eut un désordre indescriptible et une douzaine de voix hurlèrent : "C'est Brodie !" J'ai jeté une pièce de 25 cents sur le comptoir et me suis précipité vers la porte, mais j'avais la foule à mes trousses qui criait : "Arrêtez-vous, Steve !" Il y a sûrement eu un malentendu, car beaucoup de personnes essayèrent de m'arrêter dans ma course folle pour trouver un refuge. J'ai tourné plusieurs coins de rues et j'ai heureusement réussi - grâce à un escalier de secours - à rejoindre mon laboratoire, où je jetai mon manteau, me camouflai en forgeron laborieux et allumai la forge. Cette mise en scène s'avéra toutefois inutile ; j'avais semé mes poursuivants. Toutefois, pendant plusieurs années, lorsque, couché sur mon lit la nuit, mon imagination transformait les menus incidents de la journée en spectres, je me demandais ce que je serais devenu si cette meute m'avait attrapé et découvert que je n'étais pas Steve Brodie !

24 avril 2013

Nikola Tesla : autobiographie (9)

(...)

Cette invention fut l'une de celles qui faisaient partie de mon "Système Mondial" de transmission radio, que j'entrepris de commercialiser lors de mon retour à New York en 1900. Quant aux objectifs immédiats de cette entreprise, ils sont clairement mentionnés dans une explication technique de ce temps-là, dont voici un extrait :

''Le ''Système Mondial'' est le fruit d'un amalgame de plusieurs découvertes originales, faites par l'inventeur au cours de ses recherches et expérimentations, menées avec persévérance. Il permet non seulement la transmission instantanée et précise sans fil de signaux, de messages et de caractères vers toutes les régions du globe, mais aussi l'interconnexion de tous les systèmes téléphoniques et télégraphiques, ainsi que des autres stations de données, sans qu'il soit nécessaire de modifier leur équipement existant. Il permet, par exemple, à un abonné au téléphone de communiquer avec n'importe quel autre abonné de la Terre. Un récepteur bon marché, pas plus grand qu'une montre, lui permettra d'écouter, sur terre comme sur mer, la diffusion d'un discours ou d'une musique transmis ailleurs, quelle que soit la distance. Ces exemples sont cités pour donner surtout une idée des possibilités qu'offre cette grande avancée scientifique, qui annule les distances et qui fait que ce conducteur parfaitement naturel, la Terre, peut servir à atteindre les innombrables objectifs que l'ingéniosité humaine avait trouvés pour ses lignes de transmission. Il y a un résultat de grande portée qui est que tout appareil à un ou plusieurs fils (à une distance manifestement limitée) pourra fonctionner de la même manière, sans conducteurs artificiels et avec les mêmes facilité et précision, à des distances dont les seules limites sont celles imposées par les dimensions physiques de notre planète. Donc, s'ouvrent d'une part de nouveaux champs d'exploitation commerciale avec cette méthode de transmission idéale, et d'autre part les anciens gagnent beaucoup de terrain.

''Le''Système Mondial'' est basé sur la mise en application des inventions et découvertes importantes suivantes :

1. Le Transformateur Tesla. Cet appareil est aussi révolutionnaire dans sa production de vibrations électriques que le fut la poudre à canon pour la guerre. Avec un appareil de ce type, l'inventeur a produit des courants de nombreuses fois supérieurs à tout ce qui avait été généré jusque là par d'autres moyens, et des étincelles de plus de 30 m.

2. Le Transmetteur Amplificateur. C'est la plus belle invention de Tesla ; c'est un transformateur particulier spécialement adapté pour exciter la Terre qui, pour la transmission de l'énergie électrique est aussi précieux que le télescope pour l'observation astronomique. En utilisant ce merveilleux appareil, il a déjà créé des manifestations électriques d'une intensité plus grande que celle d'un éclair, et transmis un courant autour du globe, suffisant pour allumer plus de deux cents lampes à incandescence.

3. Le Système sans fil Tesla. Ce système comprend un certain nombre de perfectionnements et est le seul moyen connu capable de transmettre de manière économique de l'énergie électrique à distance, sans fil. Des tests et des mesures méticuleux en connexion avec une station expérimentale très puissante, construite par l'inventeur dans le Colorado, ont démontré qu'il était possible d'envoyer n'importe quelle quantité d'énergie à travers tout le Globe si nécessaire, avec une perte n'excédant pas un très faible pourcentage.

4. La Technique de l'Individualisation. Cette invention de Tesla est par rapport au "réglage" grossier, ce que le langage distingué est par rapport au langage non articulé. Il permet de transmettre, dans le secret absolu et exclusif, des signaux ou des messages de manière active ou passive, c'est-à-dire sans interférences et sans pouvoir être interférés. Chaque signal est comme un individu à l'identité différenciée et il n'y a pratiquement pas de limites quant au nombre de stations ou d'appareils pouvant fonctionner simultanément et sans le moindre signe d'interférence.

5. Les Ondes Stationnaires Terrestres. Cette merveilleuse découverte veut dire, en langage populaire, que la Terre est sensible à des vibrations électriques d'une certaine fréquence, comme un diapason l'est à certains sons. Ces vibrations électriques spécifiques, susceptibles d'exciter violemment la Terre, se prêtent à d'innombrables utilisations de grande importance d'un point de vue commercial, et à bien d'autres égards.

La première centrale électrique de ce "système mondial" peut entrer en service dans neuf mois. Il deviendra alors possible de générer jusqu'à près de 10 millions de CV et elle a été conçue pour réaliser autant d'exploits techniques que possible, sans plus de dépenses. En voici quelques-uns :

(1) L'interconnexion des échanges ou des bureaux télégraphiques existants partout dans le monde.
(2) L'instauration d'un service télégraphique gouvernemental secret et ne pouvant pas être interféré.
(3) L'interconnexion de tous les échanges ou centrales téléphoniques dans le monde.
(4) La diffusion universelle de l'information par télégraphe ou téléphone, en connexion avec la presse.
(5) L'instauration d'un tel "Système mondial" de transmission de renseignements à usage exclusivement privé.
(6) L'interconnexion et le travail de tous les téléimprimeurs boursiers dans le monde.
(7) L'instauration d'un "système mondial" de diffusion de musique, etc...
(8) L'enregistrement universel de l'heure avec des pendules bon marché indiquant l'heure avec une précision astronomique et ne demandant aucune maintenance.
(9) La transmission mondiale de caractères, de lettres, de chèques, etc... écrits à la main ou tapés à la machine.
(10) L'instauration d'un service universel pour la marine, permettant aux navigateurs de tous les bateaux de s'orienter parfaitement sans boussole, de déterminer leur position exacte, l'heure et la vitesse, de prévenir les collisions et les naufrages, etc...
(11) L'inauguration d'un système d'impression mondiale sur terre et sur mer.
(12) La reproduction mondiale de photos et toutes sortes de dessins ou de dossiers.

23 avril 2013

Nikola Tesla : autobiographie (8)


Le transformateur oscillant de Tesla (Bobine Tesla) présenté par Lord Kelvin devant la British Association, en août 1897. Ce petit dispositif compact de 20 cm de haut, donnait des serpentins lumineux de 0,2 m2, en utilisant une puissance de 25 watts du circuit d'alimentation de 110 Volts continu. Il était constitué d'un Tesla primaire et secondaire, d'un condensateur et d'une commande du circuit. 

Schéma des connexions en circuit dans le transformateur oscillant (Bobine Tesla, fig. 6) Le circuit secondaire qui se glisse dans le primaire est absent.


Chapitre V

Le Transmetteur Amplificateur

En me remémorant les événements passés, je prends conscience que les influences qui déterminent notre destin sont bien subtiles. Cet incident survenu dans ma jeunesse pourra en justifier. Un jour d'hiver, j'ai escaladé une montagne très raide en compagnie d'autres garçons. Le manteau neigeux était plutôt épais et un doux vent du sud était propice à nos jeux. Nous nous amusions à lancer des boules de neige sur la pente, qui roulaient alors jusqu'à une certaine distance en amassant toujours plus de neige ; c'était à qui réussirait à faire la boule la plus grosse. Soudain, une boule alla plus loin que les autres, grossissant dans des proportions énormes jusqu'à atteindre la taille d'une maison ; elle plongea dans un bruit de tonnerre dans la vallée, avec une telle force que le sol en trembla. J'étais stupéfait et incapable de comprendre ce qui avait bien pu se passer. L'image de cette avalanche devait me poursuivre pendant plusieurs semaines, et je me demandai comment une masse aussi petite pouvait se transformer en quelque chose d'aussi énorme. À partir de ce moment-là, je fus fasciné par l'amplification des actions de faible amplitude, et c'est avec beaucoup d'intérêt que j'entamai mes recherches expérimentales sur la résonance mécanique et électrique, quelques années plus tard. Il est probable que si je n'avais pas vécu cette première impression forte, je n'aurais pas poursuivi mes travaux après avoir obtenu la première petite étincelle avec ma bobine, et je n'aurais jamais développé ma meilleure invention, dont je vais maintenant et pour la première fois, raconter la véritable histoire.


22 avril 2013

Nikola Tesla : autobiographie (7)



(...)

Il y eut certains incidents dans cette ville qui m'ont laissé des souvenirs indélébiles. Par une étrange coïncidence, plusieurs hommes qui par la suite allèrent devenir célèbres, vivaient alors dans cette ville. Plus tard je devais dire : " Le virus de la célébrité faisait rage dans cette vieille ville. D'aucuns en ont été infectés, mais je l'ai échappé belle !" Mes travaux sur les lieux, ma correspondance, et les conférences avec des officiels, occupaient mes jours et mes nuits ; toutefois, sitôt que je le pus, j'entrepris la construction d'un moteur simple dans un atelier de mécanique en face de la gare ; c'est dans ce but que j'avais apporté certains matériaux de Paris. Les expérimentations furent cependant repoussées jusqu'à l'été, et j'eus enfin la satisfaction de voir un effet de rotation obtenu avec des courants alternatifs de différentes phases et sans contacts glissants ou commutateur, exactement comme je l'avais conçu un an auparavant. Ce fut un vif plaisir, qui n'avait cependant rien à voir avec la joie délirante qui avait suivi ma première vision.

Parmi mes nouveaux amis se trouvait l'ancien maire de la ville, M. Bauzin, auquel j'avais déjà, dans une certaine mesure, fait connaître cette invention et quelques autres, et que je me suis efforcé de rallier à ma cause. Il m'était sincèrement dévoué et il présenta mon projet à plusieurs personnalités très riches ; toutefois, à ma grande déception, il ne trouva aucun écho. Il a cherché à m'aider par tous les moyens possibles, et à l'approche de ce 1er juillet 1919, je me souviens avoir reçu une sorte "d'aide" de cet homme charmant, non pas financière mais néanmoins très appréciable. En 1870, lorsque les Allemands envahirent le pays, M. Bauzin avait enterré une grande quantité de vin de Saint-Estèphe de 1801, et il en était arrivé à la conclusion qu'il ne connaissait pas d'autre personne plus méritante que moi, à qui il pourrait offrir ce précieux breuvage. C'est un de ces incidents inoubliables dont je parlais plus haut. Mon ami me pressa de rentrer à Paris au plus vite et d'y chercher des appuis. C'est bien ce qu'il me tardait de faire ; néanmoins, mes travaux et mes négociations prirent plus de temps, à cause de nombreux petits ennuis auxquels je dus faire face et, par moments, la situation semblait désespérée.


21 avril 2013

Nikola Tesla : extraits de son autobiographie (6)

(...)


Un des premiers moteurs à induction polyphasé de Tesla, présenté pour la première fois en 1888 devant l'Institut américain des ingénieurs en électrotechnique. Le champ magnétique en rotation obtenu dans ce moteur par des courants alternatifs "déphasés" dans les bobines stationnaires, fait tourner le rotor en induisant des courants secondaires dans le rotor : le champ magnétique secondaire créé par ces courants amène le rotor à rattraper le champ magnétique primaire en rotation ; bien que s'en approchant, il ne le rattrape jamais. Ce moteur est celui des moteurs existants qui a le moins de problèmes : son rotor, dépourvu de collecteurs créateurs d'étincelles, de bagues et autres connexions électriques, est la seule partie du moteur en mouvement, et de ce fait, seuls les roulements du rotor sont susceptibles de s'user.



Je commençai à imaginer une machine à courant continu, à visualiser son fonctionnement et je suivis le flux changeant du courant électrique dans l'armature. Ensuite, j'imaginai une machine à courant alternatif (un alternateur) et je suivis son processus de fonctionnement de la même manière. Pour finir, je visualisai des systèmes comprenant des moteurs et des générateurs qui fonctionneraient de différentes manières. Les images que je voyais étaient parfaitement claires et tangibles. Tout le temps que je devais encore passer à Graz fut consacré à des efforts intenses mais stériles dans ce sens, et je commençais à baisser les bras, pensant que le problème était insoluble. En 1880, je me rendis à Prague, en Bohême, pour répondre au voeu de mon père de compléter mon éducation dans cette université. C'est dans cette ville que je fis une avancée certaine : je détachai le commutateur de la machine et étudiai le phénomène sous ce nouvel angle ; toutefois, les résultats n'étaient toujours pas concluants. L'année suivante, ma philosophie de la vie se modifia brusquement. Je réalisai que mes parents faisaient trop de sacrifices pour moi, et je décidai de les décharger de ce fardeau. La vague du téléphone américain venait de déferler en Europe et le système devait être installé à Budapest, en Hongrie. Cela me parut une opportunité idéale, d'autant plus qu'un ami de la famille se trouvait à la tête de l'entreprise. Ce fut alors que je fis ma plus grave dépression nerveuse, dont j'ai déjà parlé plus haut. Ce que j'ai dû endurer durant ma maladie dépasse toute imagination. Ma vue et mon ouïe ont toujours été exceptionnelles. Je pouvais clairement discerner des objets à une distance où les autres ne voyaient rien du tout. Dans mon enfance, j'ai souvent empêché que les maisons de nos voisins prennent feu, en appelant les secours dès que j'entendais les légers craquements et grésillements annonciateurs d'un incendie ; ces signes leur étaient inaudibles et ne perturbaient pas leur sommeil.



20 avril 2013

Nikola Tesla : extraits de son autobiographie (5)

(...)

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Je continuai mes études au lycée supérieur de Carlstadt en Croatie, où habitait une de mes tantes. C'était une femme distinguée, l'épouse d'un Colonel, un vétéran qui avait participé à plusieurs batailles. Je n'oublierai jamais les trois années que j'ai passées chez eux. La discipline qui y régnait était plus sévère que celle d'une forteresse en état de siège. J'étais nourri comme un canari. Tous les repas étaient d'excellente qualité et délicieux, mais la quantité aurait pu être multipliée par dix. Ma tante découpait le jambon en tranches pas plus épaisses que du papier de soie. Et lorsque le Colonel voulait me servir de manière plus substantielle, elle l'en empêchait en disant d'un ton énervé : "Fais donc attention, Niko est très fragile !" J'avais un appétit d'ogre et je souffrais comme Tantale. Toutefois, je vivais dans une atmosphère de raffinement et de bon goût, ce qui était plutôt exceptionnel vu l'époque et les circonstances. Les terres étaient basses et marécageuses, et je fus victime du paludisme pendant toute la durée de mon séjour, malgré les nombreux médicaments que je prenais. À certaines périodes, le niveau du fleuve montait et déversait toute une armée de rats qui se précipitaient dans les maisons pour tout dévorer, jusqu'aux bottes de piments. Ce fléau fut pour moi un divertissement bienvenu. Je décimai les rats par toutes sortes de moyens, ce qui m'a valu la distinction peu enviable de meilleur chasseur de rats de toute la commune. Finalement, ma formation toucha à sa fin, la misère cessa, et j'obtins mon baccalauréat qui me conduisit à la croisée des chemins.

Durant toutes ces années, mes parents n'ont jamais faibli dans leur décision de me voir embrasser une carrière dans le clergé ; cette seule idée me remplissait de terreur. J'étais devenu très intéressé par l'électricité sous l'influence stimulante de mon professeur de physique qui était un vrai génie, et qui nous démontrait les principes avec des dispositifs qu'il avait lui-même inventés. Je me souviens de l'un d'eux : c'était un appareil qui ressemblait à une ampoule susceptible de tourner librement, recouverte d'une feuille d'étain, qui commençait à tourner rapidement quand il le connectait avec une machine statique. Il m'est impossible de vous donner une idée précise de l'intensité de mes émotions lorsque je le vis obtenir ces phénomènes mystérieux. Chaque observation résonnait des milliers de fois dans ma tête. Je voulais en savoir plus sur cette force merveilleuse. Je n'avais qu'une envie, c'était faire moi-même des expériences et des recherches, et c'est le coeur gros que je me pliai à l'inévitable.


19 avril 2013

Nikola Tesla : extraits de son autobiographie (4)

Partie 1
Partie 2
Partie 3

Assez fascinant, le gars Tesla...

(...)

Tout cela, et bien d'autres choses encore, s'est passé avant que j'aie six ans et que je ne fréquente le cours préparatoire à l'école du village de Smiljan où je suis né. À la fin de cette année scolaire, nous déménageâmes à Gospic, une petite ville tout proche. Ce changement de résidence fut catastrophique pour moi. Cela m'a presque fendu le cœur de devoir me séparer de nos pigeons, de nos poules et de nos moutons, et de notre merveilleux troupeau d'oies qui s'envolaient dans les nuages le matin et qui revenaient gavées au crépuscule dans une formation de combat à faire pâlir de honte un escadron de nos meilleurs aviateurs actuels. 


18 avril 2013

Nikola Tesla : extraits de son autobiographie (3)

Partie 1 ICI et partie 2 .

(...)
À ce sujet, j'ai une histoire plutôt amusante à vous raconter. Un soir de l'hiver 1885, M. Edison, Edward H. Johnson, président de l'Edison Illuminating Company, M. Bachellor, directeur des usines et moi-même entrâmes dans un lieu en face du numéro 65 de la 5e Avenue, où se trouvaient les bureaux de la société. Quelqu'un proposa de deviner le poids de l'autre, et on me demanda de monter sur une balance. Edison m'inspecta à tâtons et dit : "Tesla pèse 152 lbs à 30 grammes près." C'était tout à fait exact. Tout nu, je pesai 142 livres et depuis mon poids n'a pas bougé. Je chuchotai à M. Johnson, " Comment se fait-il qu'Edison ait pu deviner mon poids de manière aussi précise ?" Il me dit à voix basse " Eh bien, ce que je vais vous dire est confidentiel et il ne faudra pas le répéter : il a travaillé pendant longtemps dans les abattoirs de Chicago où il pesait des milliers de porcs tous les jours. Voilà pourquoi." Mon ami, l'honorable Chauncey M. Depew, raconte qu'un Anglais, surpris par une des ses anecdotes, resta perplexe, et que c'est seulement un an plus tard qu'il en éclata de rire. Moi, il faut que je le confesse, j'ai mis plus d'un an pour comprendre la blague de Johnson.

Mon bien-être vient tout simplement du fait que je fais preuve de modération et de prudence dans ma vie et le plus surprenant de tout cela, c'est que trois fois durant ma jeunesse la maladie avait fait de moi une épave devant laquelle tous les médecins avaient baissé les bras. En outre, mon ignorance et mon insouciance m'ont fait courir toutes sortes de risques, de dangers et tomber dans des pièges dont je me suis sorti comme par enchantement. J'ai failli me noyer une dizaine de fois, me faire ébouillanter et être brûlé vif. J'ai été enfermé, oublié et j'ai manqué mourir de froid. Il s'en est fallu d'un cheveu que je me fasse attraper par des chiens enragés, des cochons et d'autres animaux sauvages. J'ai survécu à des maladies horribles et dû faire face à bien des mésaventures ; le fait que je sois aujourd'hui entier et en vie me paraît relever du miracle. Toutefois, en me rappelant tous ces incidents, je suis convaincu que si j'en ai été protégé, ce n'est pas du tout par hasard.


17 avril 2013

Nikola Tesla : extraits de son autobiographie (2ème partie)

Vous trouverez la première partie ICI.


(...)
Lorsque quelqu'un commence à construire un appareil pour concrétiser une idée grossière, il est absorbé par tous les détails et imperfections du dispositif. À mesure qu'il le perfectionne et le reconstruit, sa force de concentration diminue et il perd de vue le principe de base. Il peut bien sûr arriver à des résultats de cette manière, mais c'est toujours au détriment de la qualité.

Ma méthode est différente. Je ne me précipite pas dans les travaux pratiques. Lorsque j'ai une idée, je commence tout de suite à l'élaborer dans mon imagination. Je modifie sa construction, je lui apporte des améliorations et je fais marcher l'appareil dans ma tête. Peu importe que je fasse marcher ma turbine dans mon mental ou que je la teste dans mon laboratoire. Je peux même savoir quand elle ne fonctionne plus correctement. Cela ne fait aucune différence pour moi ; les résultats sont les mêmes. C'est ainsi que je peux développer et perfectionner rapidement un concept sans toucher à la matière.

Lorsque je suis arrivé au point où j'ai intégré dans mon invention tous les perfectionnements que je puisse imaginer et que je n'y vois plus rien qui ne soit parfait, je passe à la concrétisation de ce produit final élaboré dans mon cerveau. Invariablement l'appareil fonctionne tel que je l'avais imaginé et les expérimentations se passent exactement comme je les avais prévues. Cela fait vingt ans que je fonctionne comme cela, sans qu'il n'y eut jamais d'erreur. Et pourquoi en serait-il autrement ? La construction mécanique et l'électrotechnique conduisent systématiquement aux résultats voulus. Il n'existe pratiquement rien qui ne puisse être calculé ou étudié à l'avance, à partir des théories existantes et des données pratiques. La mise en application d'une idée originelle grossière, telle qu'elle se fait habituellement n'est, pour moi, rien d'autre qu'une perte d'énergie, de temps et d'argent.


16 avril 2013

Nikola Tesla : extraits de son autobiographie (1ère partie)


Les premiers chapitres du (seul) livre écrit par Tesla lui-même (son autobiographie), qui racontent ses étranges facultés et comment le génial inventeur fonctionnait dans sa tête étant enfant. Très intéressant.
Pour sa biographie, voir sur Wikipédia.

Trouvé ICI .

MES INVENTIONS


Le Récit Autobiographique de NIKOLA TESLA (10 juillet 1856 – 7 janvier 1943)

Tesla à 23 ans



Introduction

Nikola Tesla écrivit les 6 articles pour magazine qui constituent Mes Inventions, en 1919. Il avait alors 63 ans et c'était bien après l'apogée de sa carrière. Toutefois, il bénéficiait toujours d'une grande notoriété publique qui avait de profondes racines : à 31 ans, soit quatre ans après qu'il eut émigré en 1884 d'Europe aux États-Unis, il avait présenté en grandes pompes son système à courant alternatif polyphasé au monde entier.







Chapitre I

Mon enfance

Le développement progressif de l'humanité dépend largement de ses inventions qui sont les produits par excellence de son esprit créateur. Son but ultime est la maîtrise totale du monde matériel, l'exploitation des forces de la nature pour les besoins de l'homme. C'est en cela que réside la tâche difficile de l'inventeur qui est souvent incompris et mal récompensé. Toutefois, il trouve d'amples compensations dans le plaisir d'exercer ses pouvoirs et dans le fait de savoir qu'il appartient à une classe exceptionnellement privilégiée, sans laquelle la race aurait péri depuis longtemps dans une lutte pénible contre les éléments impitoyables.