La newsletter hebdomadaire du rédacteur de la revue Néosanté, Yves Rasir.
Vive les graisses saturées !
Mieux vaut tard que jamais : le
nouveau guide diététique américain, qui est un peu la « bible »
de la diététique classique, a introduit une grande nouveauté dans
son édition quinquennale de 2015 : il ne fixe plus de limite au
cholestérol alimentaire que l’on peut absorber sans risque pour la
santé. Les quatorze experts consultés ont fait valoir que les
recherches scientifiques existantes ne montrent pas de corrélation
mesurable entre la consommation d’aliments riches en cholestérol
(œufs, beurre, crustacés…) et le taux de cette substance dans le
sang. Le guide diététique indique donc que « le cholestérol n’est
pas un nutriment dont on doit s’inquiéter si on en consomme trop
». Dans mon journal préféré, une pleine page faisait récemment
un titre bien … gras de cette nouvelle, et le journaliste
commençait son article en parlant de « petite révolution ».
Révolution, vraiment ? Ils sont
marrants, les médias « mainstream ». En consultant les archives
de mon ancien magazine BIOinfo, j’ai trouvé des articles
remontant au siècle dernier et dans lesquels mon collaborateur
naturopathe innocentait déjà le cholestérol alimentaire et
réhabilitait les œufs.
Dans la revue Néosanté, nous avons
poursuivi ce travail de ré-information en publiant dès septembre
2012 un dossier intitulé « Cholestérol : la grande supercherie qui
engraisse l’industrie ». Dans notre mensuel, nous avons également
donné le retentissement qu’ils méritaient aux livres du Dr Michel
de Lorgeril (« Cholestérol, mensonges et propagande ») et du Pr
Philippe Even (« La vérité sur le cholestérol »), lesquels
annonçaient déjà l’inéluctable révision du mythe
anticholestérol. Comme d’habitude, la presse de masse rejoue le
scénario d’Offenbach et de ses carabiniers retardataires.
Normal : dans les journaux et les
télés, seule la médecine conventionnelle a droit de cité. Et
avec elle, une diététique désuète, anachronique, complètement
déphasée par rapport aux recherches nutritionnelles de pointe. Il
faut parfois plusieurs lustres avant que les diététiciens et les
nutritionnistes de formation académique adaptent leurs connaissances
aux avancées scientifiques.
Mais il y a une autre explication :
l’influence occulte des groupes agro-industriels. Pour rappel,
c’est le ministère de l’agriculture des États-Unis, lui-même
noyauté par les lobbies laitiers et céréaliers, qui est à
l’origine de la fameuse pyramide alimentaire, dont on commence
seulement à mesurer tous les défauts de construction. En matière
de cholestérol, ce sont surtout les multinationales margarinières
qui ont égaré le grand public pendant des décennies en stipendiant
des « experts » à sa solde. Je me souviens par exemple avoir
assisté, il y a une dizaine d’années, à une conférence de
presse de la Ligue Cardiologique Belge. Comme de bien entendu, un
professeur de diététique avait été convié à faire un exposé
sur les méfaits des aliments riches en cholestérol et sur l’apport
salutaire des margarines. Son Powerpoint montrait plusieurs fois une
marque connue, laquelle - si on cherchait un peu – figurait parmi
les sponsors de la Ligue. Et c’est cette clique de désinformateurs
qui était censée éclairer le consommateur sur les facteurs de
risque des maladies cardiovasculaires !
Ce qui assez hallucinant, c’est que
les raconteurs de carabistouilles continent à jouir d’un grand
crédit médiatique. Et qu’une fois leurs sornettes dénoncées,
ils font semblant de ne jamais les avoir prononcées et d’avoir
toujours défendu la vérité. Ainsi, dans mon quotidien m’annonçant
la « petite révolution » US, le même professeur de diététique
se réjouissait que le cholestérol ne serait dorénavant plus
diabolisé ! Pour dissimuler leurs conflits d’intérêts, certains
ont vraiment tous les culots. Et puisque les scrupules n’ont jamais
étouffé personne, ils persistent tranquillement à faire croire
qu’une margarine industrielle est préférable à un bon beurre de
ferme. Non plus parce qu’elle est pauvre en cholestérol, mais
parce qu’elle ne contient pas de graisses saturées !
Les acides gras saturés : voici le
nouvel ennemi fantasmatique de la diététique classique. Ils sont
accusés de tous les maux depuis longtemps, mais ils reviennent à
l’avant-plan maintenant que le cholestérol a été officiellement
innocenté. Présents dans les graisses animales (viande, beurre,
crème, lait entier..), ils abondent également dans des graisses
végétales comme l’huile de palme ou de coco, les deux nouveaux
épouvantails à la mode dont on ne cesse de nous rabattre les
oreilles sur leurs prétendus dangers. À contre-courant de
l’hystérie ambiante, Néosanté ne vous déconseille nullement
cette catégorie de lipides absolument essentiels à la santé,
notamment à celle du cerveau. Au contraire, la nutrition
paléolithique leur rend la place qu’ils mériteraient dans notre
alimentation. Dans un article qui mettait les choses au point sur le
cholestérol, notre collaborateur Yves Patte plaidait déjà il y a
deux ans pour la réhabilitation des graisses saturées.
À mon humble avis, le contenu de
cette rubrique est à nouveau en avance sur son temps. Et dans le
futur, le guide diététique américain fera une nouvelle fois
amende honorable en reconnaissant que la défiance envers les
graisses saturées était largement injustifiée. Bien sûr, ce
jour-là, de doctes professeurs viendront prétendre avoir toujours
œuvré à cette « petite révolution ». Et les foules goberont ce
bobard tout cru. Les lecteurs de Néosanté, eux, ne seront pas
dupes. Car ils auront déjà lu depuis belle lurette les textes
précurseurs…
Yves Rasir
PS : Sans vendre la peau de l’ours,
et à moins que ma comptable me contredise, je peux vous informer que
notre petite maison d’édition est sortie de sa mauvaise passe
financière. Et c’est en bonne partie grâce à celles et ceux qui
ont réagi à mon message sur les Onze façons de fortifier
Néosanté. Histoire de consolider notre convalescence, continuez à
nous prodiguer vos soutiens fortifiants, dont la plupart ne sont pas
sonnants et trébuchants et peuvent même vous faire gagner de
l’argent !
Offre de la semaine
Puisqu’on en parle, j’ai encore en
rayon une dizaine d’exemplaires du livre « Cholestérol, mensonges
et propagande » du cardiologue Michel de Lorgeril. C’est la plus
récente édition. Je vous le propose à 16 € (hors frais de port)
au lieu de 21 €. Rendez-vous comme de coutume dans la catégorie «
Promotion » de la la boutique.